Se taire, sur terre, et surtout ne rien dire car l’enfer se terre sous les soupirs. Laisser faire la misère et se tapir, au creux d’hier, se contenir. Je me souviens de ce jour, où les mots sont morts, de ce silence lourd figeant l’écho, en plein essor, les idées pendues à des rapports, et l’actualité nue et retord. Se taire, sur terre, c’est un peu mourir. L’air solitaire n’inspire que des vers sans lumière ou pire, un téméraire empire. Je me rappelle mes ailes, les rêves à la pelle, toutes ces dorures qui étincellent ces vibrations qui s’emmêlent. Se taire sur terre, n’est que gémir, ne sert qu’un air, dépérir. Éteindre la lumière et s’endormir ne sert qu’à faire des souvenirs Se taire sur terre, manquer d’air et revenir, d’un univers que seul le désert inspire, faire un sanctuaire pour y refleurir. Mais quel est cet appel qui résonne encore ? Est-ce l’immortalité qui appelle en renfort ? Ma volonté, mon être sans mon corps, mes rêves imparfaits et mes remords. Se taire sur terre, oublier de sourire à des frères que l’espoir inspire c’est un peu s’entretenir avec une histoire sans avenir. Il faut dessiner les astres pour avoir un ciel, poser sa toile, même sommaire, sur le réel, y tracer des surfaces aux lueurs pastelles, donner sa préface à une beauté nouvelle. Vers après vers, juste dire que se taire ne sert qu’à se maudire. Et à laisser en jachère le vivre, c’est de vie que l’on se prive.
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