Moins connues que J'accuse... ! mais tout aussi décisives, Les Preuves, écrites par Jean Jaurès pendant l'été 1898, et publiées le 11 octobre, constituent tout à la fois une démonstration implacable de l'innocence du capitaine Dreyfus et de la culpabilité des plus hautes autorités militaires et politiques de la France au tournant du siècle, une analyse critique de la République rappelée à son devoir de démocratie, et aussi, un acte d'engagement d'un intellectuel choisissant la justice pour un seul homme à la logique des idéologies qui devaient le détourner d'un bourgeois et d'un officier. Mais Les Preuves ne sont pas seulement cela, un texte d'histoire qui a changé l'histoire, un acte et une parole qui ont permis au capitaine Dreyfus de retrouver sa dignité parmi tous les hommes et aux socialistes jaurésiens de devenir des acteurs essentiels de la démocratisation de la République. on n'oubliera pas, par ailleurs, qu'un extrait du livre figure au dos de la première édition d'un ouvrage également décisif pour l'engagement des intellectuels contre la torture dans la guerre d'Algérie et dans la République, L'Affaire AUDIN écrit par Pierre VIDAL-NAQUET en 1958. Cet extrait des Preuves rappelle précisément que de tels engagements, dans l'affaire Dreyfus ou dans la guerre d'Algérie, ne concernent pas seulement les intellectuels, mais la « France elle-même », c'est-à-dire nous tous à toute époque face aux injustices passées et présentes.
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