Comment ne pas
souscrire au premier abord à ce qu’écrit sur X le président de la
République : « En Brocéliande, à Martigues, à Fréjus, partout où
les incendies frappent actuellement, nos pompiers livrent bataille. Ils
protègent des vies, nos forêts, notre patrimoine. Je leur exprime notre
reconnaissance et notre soutien. » Bien, mais un peu court tout de
même : les pompiers luttent avec des moyens limités.
Comme l’a
rappelé la députée socialiste Sophie Pantel, à l’hiver 2024, le gouvernement
Attal avait fait discrètement annuler par décret l’achat de deux Canadairs sur
les quatre prévus dans la loi de Finances, pour cause d’austérité budgétaire.
Le texte visait à faire 10 milliards d’euros d’économies en sabrant dans
la dépense publique. L’élue de Lozère sait de quoi elle parle, elle est la
coauteure d’un rapport parlementaire portant précisément sur l’état de la
flotte aérienne de la Sécurité civile, rendu le 2 juillet dernier.
Outré de ce
rappel factuel, le parti Renaissance tente la diversion : les délais de
fabrication du constructeur De Havilland n’auraient de toute façon pas permis
leur mise en service cet été… Ou comment avouer indirectement l’impréparation
du gouvernement tandis que les étés incendiaires se multiplient avec le
réchauffement climatique. Plusieurs départements comme l’Hérault, les
Alpes-Maritimes ou les Bouches-du-Rhône en sont même réduits à louer leurs
propres moyens aériens pour pallier une flotte en tension, malgré les gros Dash
8 ou les hélicoptères Puma bombardiers d’eau.
Pourtant, en
2022, le président de la République s’était bien engagé à renouveler d’ici à
2027 la flotte des douze Canadairs en service. Là encore, c’est un peu court.
En réalité, la flotte sera essentiellement « mise à jour » – avec des
indisponibilités temporaires –, tandis qu’une poignée d’appareils seraient
remplacés.
« Les moyens aériens n’éteignent pas seuls les incendies », appuyait en outre récemment le porte-parole de la
Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, pour marquer aussi le
manque de moyens humains. Les délais s’allongent ; au dernier salon du
Bourget, De Havilland estimait désormais à 2032 la livraison d’appareils
commandés en 2025. L’inaction climatique se paie cash.
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