C’est un
premier pas, tardif, après de trop longs mois d’agonie dans la bande de Gaza,
mais il marque un infléchissement diplomatique dont on ne peut que se réjouir.
Face à l’entreprise génocidaire du gouvernement suprémaciste de Benyamin
Netanyahou, l’Union européenne s’est enfin décidée à réexaminer l’accord
d’association qui la lie à Israël, plus précisément à évaluer si
l’article 2 relatif aux droits humains est bien respecté !
Les faits sont
pourtant effroyables : 2 millions de personnes nassées dans une
souricière sous des tonnes de bombes, 54 000 morts, des dizaines de
milliers de corps et d’esprits mutilés, la famine comme arme de guerre,
l’épuration ethnique avec le projet de déportation de la population, l’annexion
de la Cisjordanie avec la création d’un cadastre afin d’usurper les terres
des Palestiniens. Qui peut encore douter de la stratégie
d’anéantissement de Tel-Aviv ?
Les dix États
membres – Allemagne et Italie en tête – hostiles à une révision de
l’accord devraient procéder à un examen de conscience. Tout statu quo
laisserait les mains libres à Netanyahou, pourtant sous le coup d’un mandat
d’arrêt international, aux extrémistes de son gouvernement et à l’armée,
responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Que ces dix pays
européens pèsent chacun des mots prononcés le 20 mai par Tom Fletcher,
secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU : « 14 000 bébés
mourront dans les prochaines quarante-huit heures, si nous ne pouvons pas
les atteindre. »
Le Royaume-Uni a
eu le courage de suspendre ses négociations sur un accord de
libre-échange avec Israël. L’Irlande et l’Espagne n’ont pas attendu que
les cimetières gazaouis débordent pour reconnaître l’État de Palestine. La
France menace de prendre des sanctions. Qu’elle joigne des actes à ses paroles.
Il ne suffit plus de se payer de mots.
Le président
Macron sait que l’objectif poursuivi par le gouvernement israélien n’est pas
d’éradiquer le Hamas mais de tuer l’idée même d’un possible accord politique
avec l’Autorité palestinienne. Paris ne peut se compromettre avec ce funeste
plan. Netanyahou et consorts doivent être mis en ban, comme l’exige d’ailleurs
une partie de la société israélienne. Ce qui se passe à Gaza défie l’humanité.
Ne rien faire, c’est se rendre complice.
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