samedi 17 février 2024

Retour nostalgique au cumul des mandats ?



Les médias viennent de nous mettre dans la confidence. Le parti  d’Édouard Philippe, l’ancien premier ministre, qui pense tous les jours à 2027, va profiter de sa niche parlementaire pour déposer une proposition de loi visant à revenir sur le cumul des mandats. Une petite musique qui semble avoir le vent en poupe à droite, à l’extrême droite, et parmi une partie des troupes d’Emmanuel Macron. Il y a 10 ans, en février 2014, étaient adoptées des lois limitant le cumul des mandats, qui fut longtemps une spécificité française renforcée au fil de la Vème République. Notons qu’en 2012, huit parlementaires sur dix était en situation de cumul. Ces lois vont dans le bon sens. Un.e député.e, un.e sénateur.trice, un.e député.e européen.ne, ne peuvent cumuler ces mandats avec des fonctions exécutives locales. De même, qu’un.e élu.e local.e ne peut exercer deux fonctions exécutives. L’idée de mettre fin à cette forme de culture du « notable » était largement approuvée par l’opinion publique.  L’argument avancé par les partisans d’un retour au cumul est connu : Au nom de la vertu pour un parlementaire d’avoir un ancrage territorial et pour un élu local d’avoir une voix au Parlement. Quelle régression lorsqu’on sait qu’être Maire d’une ville ou à la tête d’un exécutif départemental ou régional est plus que jamais un travail à temps plein. J’en ai fait, pour ma part l‘expérience en assumant durant cinq ans les fonctions de maire et de président d’un département. C’est ce qui m’a conduit, alors que la loi ne me l’imposait pas, à mettre un terme à ce cumul, en 1998. On peut entendre qu’un parlementaire ait besoin d’u ancrage local. Mais rien ne l’empêche d’être conseiller municipal, départemental ou régional. Qu’il laboure le terrain en lien avec les acteurs économiques, associatifs, avec les citoyens de leur circonscription. Si ce retour, dix ans en arrière advenait, ce serait un bien mauvais signe qui serait adressé à nos concitoyens. Il ne sert à rien de se voiler la face, l’action politique est  l’objet d’une méfiance, d’un scepticisme massif. Le fossé qui s’est creusé entre les citoyens, l’opinion et les formations politiques - pour faire court la crise politique – est béant. Il s’approfondirait davantage. Le retour nostalgique au cumul des mandats serait la pire des réponses à des français et des françaises qui veulent être écoutés et entendus, qui veulent que des réponses positives soient apportées à leur mal-vie, à leurs besoins en matière de salaires, de santé d’éducation, de logement, de transport… Pour elles, pour eux, voilà l’urgence !

 

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