dimanche 29 janvier 2023

1933, 1939, 1943, les « 30 janvier » du fascisme !



Le 30 janvier 1933 : Adolph Hitler est nommé chancelier du Reich allemand par le président et ancien maréchal Paul Von Hindenburg à la suite de la victoire de son parti aux élections

Le 30 janvier 1939, pour le sixième anniversaire de sa prise du pouvoir, dans un discours retentissant devant le Reichstag,  Hitler déclare :

« Je vais à nouveau être prophète, aujourd'hui : si la juiverie financière internationale, hors d'Europe et en Europe, réussissait à précipiter encore une fois les peuples dans une guerre mondiale, alors la conséquence n'en serait pas la bolchévisation de la terre et la victoire de la juiverie, mais l'anéantissement de la race juive en Europe.. » c'est à cette « prophétie » que lui-même et les responsables nazis se référeront les années suivantes pour justifier tous les massacres de masse perpétrés contre les Juifs jusqu'au génocide.

30 janvier 1943 : Création de a Milice française par Pierre Laval et le maréchal Pétain. Elle absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. La Milice française, organisation unité paramilitaire française, de type fasciste, créée pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance). Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO, et de tous les déviants dénoncés par le régime.

 

lundi 23 janvier 2023

Veillée au coin du feu !



Les vieux ami-e-s aiment se retrouver pour une veillée comme à l’ancien temps où l’on fait griller les châtaignes, assis en demi-cercle autour de la cheminée. La poêle percée de trous va prendre place sur le trépied de fonte, pourvue de son mot de châtaignes que l’on fait sauter allègrement. Il a plus aujourd’hui. Le temps s’est rafraîchi et le feu pétille dans l’âtre ; le chat immobile, en sentinelle, observe, de ses énigmatiques yeux verts, les allées et venues des ami-e-s. Leur rencontre, conviviale à souhait, leur permet de partager ces instants où l’amitié prend le pas sur tout autre chose. Elles, ils aiment se réunir de temps à temps pour la veillée et se libérer des invasions télévisuelles qui balaient les échanges conviviaux. Elles, ils savent garder une juste mesure entre le monde moderne et le charme inégalé des soirées d’antan. Parfois le cercle s’agrandit et ce sont alors de pittoresques joutes oratoires qui n’ont rien à envier aux films comiques diffusés sur les ondes. Point n’est besoin, ici, de suivre des cours de comédie. En dépit de l’heure tardive, chacune, chacun a regagné son logis, les plus courageux, au petit matin, sont prêts à partir pour le bois. La pluie d’hier aura invité  les champignons à sortir prendre l’air. Au levant, une clarté orange colore le bleu outre-mer du ciel et chasse les dernières brumes. Les oiseaux se sont tus après leur aubade au jour naissant. Tout n’est que paix et silence. Ils cheminent dans le sentier mouillé de pluie où les fougères du sous-bois versent encore quelques larmes. Ils connaissent l’endroit mystérieux, qu’ils ne révèlent jamais, où l’on sait trouver le plus gros de leur cueillette et leurs yeux malicieux en disent long sur leur satisfaction prochaine de revenir au logis, le panier plein. Les échanges facétieux et amicaux ne sont pas absents. Leur humour réciproque s’en réjouit, réveillant en même temps le parfum lointain de leur jeunesse dont ils ont gardé précieusement le souvenir. Les champignons sont au rendez-vous. Ils savent les débusquer, cachés sous la mousse, parfois recouverts de feuilles complices de la couleur de leur chapeau. Parfois l’un deux, renonce à ce jeu de cache-cache, et en profite pour flâner dans le sous-bois et s’imprégner, une nouvelle fois, de ces instants privilégiés avec la verte nature et ses dégradés de couleur. La paix et la complicité des arbres qui l’environnent, les premiers rayons du soleil s’infiltrant entre les feuillages et venant jusqu’à lui le stimulent. C’est rasséréné qu’il rejoint ses amis, qui ont maintenant rempli leur panier, heureux devant l’abondance de leur cueillette…et repartent en sifflotant.

dimanche 22 janvier 2023

80ème anniversaire du départ du convoi des 31.000



Ce matin j’ai participé à l’hommage pour le 80ème anniversaire du départ du convoi des 31.000. D’abord, devant la stèle Casanova à Romainville puis  à 10 h 45 au Fort de Romainville. Pour rendre hommage aux 231 femmes arrêtées par la police, livrées à la gestapo et déportées à Auschwitz. Seules 49 d’entre elles ont survécu à leur déportation. Puis, une rue Madeleine ODRU, fut inaugurée aux lilas, après celle portant son nom à Romainville. J’y ai rencontré, Dominique DELLAC, vice-présidente du Conseil départemental, Annick ODRU, la fille de Madeleine, Thomas Fontaine, avec qui j’ai eu plaisir à me remémorer quelques souvenirs communs, et bien d’autres ami-e-s.

Je me suis souvenu que le 11 janvier 2018, j’avais participé à la conférence de Thomas  Fontaine sur l’histoire des femmes résistantes au Fort de Romainville. Rencontre initiée par la  fédération du Parti communiste de la Seine-Saint-Denis. Thomas Fontaine a redonné dans sa passionnante conférence toute l'importance de cette histoire. Il a montré que le fort était le bon site pour un musée de la résistance des femmes. C'est au fort que sont conservés les graffitis gravés par les prisonnières. C'est de là que sont parties 3800 résistantes vers les camps de la mort. 75 ans après le premier convoi des femmes les participants y ont dit leur volonté de voir naître un musée pour transmettre cette histoire héroïque et rendre les femmes visibles aussi dans l'imaginaire collectif. Cinq années se sont écoulées, et tout doit être fait pour que l’État, aux côtés des collectivités locales, s’engage totalement en responsabilité afin que ce beau projet, voit enfin le jour.

 

Thomas Fontaine fit référence à son ouvrage « les oubliés de Romainville ». Je me suis alors souvenu. C’était au début de l’année 2003. Nous évoquions au Conseil général un partenariat portant sur un travail de recherche concernant le Fort de Romainville. C’est ainsi que Thomas FONTAINE a été missionné pour le diriger avec Denis PESCHANSKI et Claudine CARDON-HAMET.  C’est le 17 mai 2005, qu’Hervé BRAMY, alors Président du Conseil général, présentait ce travail de recherche sous la forme de cet ouvrage : « Les oubliés de Romainville ». Un camp allemand en France (1940-1944). Dans la présentation de cette publication, Thomas FONTAINE écrit : « On a oublié le Fort de Romainville. Les camps de Compiègne pour les résistants et les « politiques » et de Drancy « pour les juifs », symbolisent aujourd’hui l’internement  et la déportation dans la France occupée. Mais qui se souvient qu’en 1940, les Allemands installèrent à Romainville un de leurs principaux camps d’internement. ».

J’y ajoute, pour ma part un élément. Après la libération, une première plaque a  été apposée à l’entrée du Fort, sur laquelle on peut lire : « Ici ont été internés du 1er novembre 1940 au 20 mai 1944, plus de 3900 femmes et 3100 hommes avant leur déportation dans les camps de concentration et les forteresses d’où la plupart ne sont pas revenus. 152 fusillés ont vécu dans ce fort leurs dernières heures avant leur exécution. » Une seconde plaque fut apposée en 1992 sur laquelle il est écrit : le 20 septembre 1942, au 150ème  anniversaire de la bataille de Valmy, les autorités d’occupation désignaient 116 otages. Le lendemain 46 d’entre eux, pris dans le fort étaient fusillés au Mont Valérien et les 70 autres vers Bordeaux.

Il y manquait cependant ce qu’écrit Thomas Fontaine dans son ouvrage : « De là partit, le 24 janvier 1943, le premier convoi de résistantes et de prisonnières politiques envoyées à Auschwitz, celui des « 31 000 ». C’est pour cette raison, avec retard sans doute, qu’en 2002, nous avons décidé, avec les Maires des Lilas et de Romainville, et en accord avec les associations de résistants et de déportés,  d’apposer une troisième plaque commémorative à l’entrée du fort. Elle fut inaugurée pour le 60ème anniversaire du départ du convoi et sur laquelle il est indiqué : « Le 24 janvier 1943, du fort de Romainville 230 femmes, résistantes, arrêtées par la police du gouvernement de Vichy, livrées à la gestapo partirent pour Auschwitz. Le 25 janvier 2003, nous leur rendons hommage. Cette plaque porte la signature des Maires des Lilas, de Romainville et du Président du Conseil général. L’histoire de Romainville est, depuis la libération, intimement liée à celle du fort.  Je n’oublie pas ici, nos camarades et ami.e.s des Lilas.

À la libération les héroïnes de la résistance de cette époque, firent don de la statue de Danielle Casanova, œuvre du sculpteur Georges SALENDRE, à Romainville. La commune, se trouvait de ce fait, investie d’un devoir de pérennité. La statue  de Danielle Casanova sera inaugurée le 24 janvier 1956 par Pierre KÉRAUTRET, le premier maire communiste de Romainville, en présence de madame PÉRINI, la mère de Danielle. Les communistes de Romainville, n’ont pas oublié non plus qu’aux côtés de Danielle CASANOVA, de Marie-Claude VAILLANT-COUTURIER, de Maï POLITZER, de Charlotte DELBO, de Madeleine ODRU, de Francine FROMONT, de Jacqueline QUATREMAIRE se trouvaient aussi deux romainvilloises,  Gabrielle ÉTHIS et Henriette PIZZOLI.  C’est dire si les communistes de notre ville, et beaucoup d’autres avec eux, se réjouissent de de la décision de créer sur le site du fort un musée de la résistance des femmes.

Si nous nous faisions un devoir de commémorer chaque année, en janvier et en avril,  ces femmes, ces héroïnes éprises de liberté, nous avons toujours accompagné ces commémorations, de notre demande de création, au fort de Romainville, d’un mémorial rattaché au Musée national de la résistance. C’est à l’occasion de la cérémonie d’hommage du 50ème anniversaire du départ du convoi,  le 25 janvier 1993, que cette exigence fut exprimée fortement. Marie- Claude VAILLANT-COUTURIER et Madeleine ODRU y étaient présentes. En 2000, le Conseil général demandait le classement du fort de Romainville. La réponse fut négative, le ministère de la défense étant propriétaire du fort. Ce sont également, les nombreuses expositions, la publication d’ouvrages : « Femmes et hommes de Romainville, de la résistance à la libération » publié en 1999 par la ville de Romainville. L’ouvrage « Résistantes, résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire » édité en 2004 par le Conseil général. Mais c’est surtout, l’action inlassable des résistants, des déportés, de leurs associations, de toutes celles et tous ceux profondément attachés au travail de mémoire et de la transmission de l’histoire, qui aura permis que se réalise ce pourquoi nous nous battons depuis tant d’années, à savoir la décision de créer un lieu de mémoire de la résistance des femmes au fort de Romainville.

Comme en écho, aux multiples interventions et actions, qu’il aura fallu mener, nous reviennent ces mots de Danielle Casanova, dans sa dernière lettre avant le départ à Auschwitz : « Nous ne baisserons  jamais la tête. Nous ne vivons que par la lutte… ». Dans le moment politique d’aujourd’hui, dans un monde dangereux et angoissant, où  des femmes, des hommes des enfants fuient les guerres et les persécutions. Alors que les idées de l’extrême droite progressent partout ans le monde, en Europe et en France, alors que la haine, de rejet des autres, le racisme, l’antisémitisme doivent être combattues sans faiblir, la création de ce lieu constituerait un outil extrêmement important pour faire vivre la nécessaire vigilance, des jeunes tout particulièrement. Ils pourront ainsi s’approprier tout à la fois ces terribles pages de notre histoire et les valeurs de liberté, de fraternité et de solidarité, si nécessaires dans les temps présents.

 

lundi 16 janvier 2023

2030 : « 40.000 habitants à Romainville ! Pas un détail !



Chaque fin d‘année, l’INSEE publie les chiffres du recensement. Comme vous, sans doute, j’en ai pris connaissance. En Seine-Saint-Denis, la palme de la croissance revient à notre ville. Romainville affiche en six ans une croissance démographique de 22,8%, soit 3,5% par an. Nous comptons aujourd’hui 31.469 habitants. Les prévisions s’affichent : 40.000 en 2030 ! Celles et ceux d‘entre nous, qui avons l’habitude des promenades dans nos rues, n‘en seront pas surpris. Partout, depuis une bonne quinzaine d’années, les grues ont envahi le paysage dans les quartiers du centre-ville,  des trois communes, des grands-champs, des bas-pays… laissant la place à une multitude d’opérations immobilières. D’autres projets vont encore sortir de terre. Je m’autorise à donner mon point de vue, avec un regard attentif et toujours engagé. J’ai toujours été très critique sur une politique d‘aménagement et d’urbanisme, sans aucune ligne directrice.

 

Les élu-e-s de l’actuelle opposition ne manquent aucune occasion pour vanter, comme un leitmotiv, les mérites du bilan de la majorité d’hier et à laquelle elles, ils, appartenaient. Il n’y a pas lieu de s’en étonner, encore moins de s’en offusquer. C’est la démocratie. L’opposition est dans son rôle. Mais comme toujours, il serait un peu court de s’en tenir à « l’écume des choses ». Cette majorité a-t-elle laissé notre ville en faillite ? Non ! Faut-il lui reconnaître la réussite de la rénovation de la cité Marcel Cachin, faut-il se féliciter de la création d’une belle médiathèque, de l’agrandissement du conservatoire et d’autres réalisations ? Oui.

 

Mon propos n’est pas de faire la leçon à qui que ce soit, cependant dans tout bilan, il y a les lumières, mais aussi les ombres. Chacune, chacun doit les assumer. Les biens immobiliers appartenant à la commune et cédés aux promoteurs ont fait leur plus grand bonheur. Restaurant du personnel, atelier municipal, gymnase Vallès, foyer Croizat, salle Jean Lurçat, Foyer Pierre Kérautret, bibliothèque Romain Rolland, maison des associations, place de l’ancien marché, locaux rue Louise Dory, le Mille-club, Bd de la Boissière, terrains rue de la République et rue Jean Jaurès, et les décombres de la cité des Mares, aujourd’hui sous nos yeux…J’en oublie certainement !

 

Les initiateurs de cette densification  échevelée ont eux-mêmes, été dépassés par l’appétit des promoteurs immobiliers, dont ils ont été des facilitateurs bienveillants. Au début de l’année 2016, dans un document publié par la majorité municipale, nous lisions : «  Nous l’avons toujours dit, nous en avons débattu en atelier urbain, nous sommes favorables à une évolution maîtrisée de la population à 30.000 habitants, à l’horizon 2030. Oui mais voilà, nous serons 40.000 à cette même date. Les nouveaux et futurs résidents, sont naturellement les bienvenus, encore faut-il qu’ils soient bien accueillis. Gouverner, c’est prévoir, c’est avoir une vision sur le futur. On ne dirige pas une ville le nez sur le guidon. C’est ici que le bât blesse. 


Aujourd’hui, nous sommes « Gros-Jean comme devant ». 40.000 habitants, ce sont des classes supplémentaires à ouvrir. !  40.000 habitants, ce sont des équipements sportifs et culturels à construire ! 40.000 habitants, ce sont des structures nouvelles pour l’accueil de la petite enfance ! 40.000 habitants, c’est peut-être un troisième collège ! Mais avec quel foncier et où ? L’un des arguments qu’on nous servait régulièrement, pour justifier cette grande braderie, c’est, que nombre de ces biens, étaient vétustes. Sauf que si nous les avions conservés, plutôt que de les vendre aux promoteurs, nous disposerions d’un foncier bien utile au moment où, dans sept ans, notre ville comptera 40.000 habitants. 


Si j’ai décidé de reprendre la plume, ce que je fais de plus en plus rarement, c’est parce que le sujet est sérieux. On pourra tourner les choses dans tous les sens, notre ville devra disposer de foncier, dans les années qui viennent, pour répondre à tous les besoins d’une ville de 40.000 habitants. Mais à quel prix ? C’est pourquoi j’ai cru utile, avec la sécheresse qui m’est parfois reprochée, de faire un peu d’histoire afin de situer les responsabilités d’une gestion municipale sans vision d’avenir.

 

 

 

 

mercredi 4 janvier 2023

« Traverser le miroir » !



Je voudrais bien parfois traverser le miroir, faire un tour au-delà de la face des choses pour voir ce qu’il en est de ces sombres tiroirs, qui cachent des secrets comme fleurs non écloses. Savoir les mots mystère que nous hurle le vent quand il plonge ses griffes au profond des forêts ou quand, soudain plus doux, il devient un amant pour ces feuilles fragiles qu’il aime caresser. Retrouver ces oiseaux qui naviguent si haut, qu’ils semblent d’être pris aux ailes des nuages, leur demander alors de nous faire un cadeau, des récits merveilleux de leurs lointains voyages. Apprendre de la rose d’où lui vient son parfum que l’on croirait sorti de l’alambic des aïeux, au cœur d’une île nue fouettée par les embruns et venus jusqu’à nous, noble et mystérieux. Comprendre ce qui bat dans les cœurs et les âmes derrière les discours, les gestes maladroits, percer ce sentiment qui détruit ou enflamme, et de chaque attitude, connaître le pourquoi.

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...